Écoutez voir... Mes peurs (d'après La Mouette de Tchekhov - acte 2) |
Théâtre
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Hubert Colas : mise en scène et scénographie, 2016-2017 / Avec : Céline Bouchard-Cadaugade, Heidi-Eva Clavier, Jonathan Drillet, Valère Habermann, Florian Pautasso, Vilma Pitrinaite, Thierry Raynaud, Yuval Rozman, Cyril Texier, Laure Wolf / Assistanat à la mise en scène : Sophie Nardone / Vidéo : Pierre Nouvel / Lumières : Hubert Colas et Fabien Sanchez / Son : Frédéric Viénot / Costumes : Frédéric Cambier en collaboration avec Alexandre Chagnon / Regard dramaturgique : Sarah Cillaire / Préparation vocale : Sophie Hervé / Chef de chant : Thomas Tacquet / Construction du décor : Nanterre-Amandiers CDN / Réalisation vidéo : Mohamed Megdoul / Production : Diphtong Cie / Coproduction : Théâtre Gymnase-Bernardines (Marseille), Nanterre-Amandiers - Centre Dramatique National, Bonlieu Scène nationale Annecy, Pôle Arts de la Scène - Friche la Belle de Mai (Marseille), Théâtre Paul Eluard de Choisy-le-Roi - Scène conventionnée pour la diversité linguistique, Théâtre Anne de Bretagne (Vannes), Théâtre d’Arles, Scène conventionnée pour les nouvelles écritures / Créé du 26 au 30 avril 2016 au Théâtre du Gymnase, Marseille.
Extractions de la mise en scène de Hubert Colas
Critique théâtrale
[...] En revanche, Mes peurs d’Annie Zadek converse habilement avec l’acte II de Tchekhov, en suivant sa trame : la comédienne Arkadina craint la vieillesse, la pauvreté, l’abandon, l’amour non réciproque. Puis, le chœur des acteurs personnages réunis se met en scène, à travers une parodie de répétition théâtrale savoureuse. Treplev, en quête d’une grande littérature, d’une « dramaturgie plurielle », se moque de lui‑même. Il se gausse d’ailleurs de tous les auteurs de « littérature de dossiers » obligés de « complaire ». Réjouissant ! L’acte s’achève par un merveilleux dialogue à moitié chuchoté entre Nina et Trigorine : il nous touche grâce aux extractions poétiques de mots, à la vidéo du lac qui submerge et éclaire le plateau, au jeu des comédiens modulant les registres et faisant entendre le mystère de cette belle prose. Chacun décline ses peurs – les nôtres –, dans une langue simple et rythmée, qui puise ses références dans Tchekhov, Maupassant, Rushdie, Flaubert, Hitchcock (la comptine inquiétante Ristle-tee dans Les Oiseaux), Zadek, ou l’actualité. Dialogue fluctuant avec les fantômes de « La Mouette », Lorène de Bonnay, LesTroisCoups.fr, 19/01/17
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