Sur La Maison des Enfants d'Izieu fut pour moi le lieu augural d'un sentiment d'insurmontable aporie devant la douceur des paysages du Bugey, la grâce émanant de ces photographies d'enfants, la tendresse des lettres adressées à leurs parents, et leur destin lamentable. Son écho ne cessera de se répercuter lors de mes déambulations [1] dans l'Ancienne gare de déportation de Bobigny, dans la Cité de la Muette, à Drancy, dans les camps d'Auschwitz-Birkenau – l'autre face de la vibrante Cracovie encore imprégnée de la présence de Kantor – et dans celui de Terezin (le "Camp des Artistes" !) si près si loin de la Prague de Kafka. [1] Au cours d'une Mission Stendhal en Allemagne, Autriche, Pologne et Tchéquie (2009) puis d'une résidence d'écriture du Conseil Régional d'Île de France avec l'Ancienne gare de Déportation de Bobigny (2013). [2] "Je suis prêt à concéder que, tout comme j’ai dit que, après Auschwitz, on ne pouvait plus écrire de poèmes — formule par laquelle je voulais indiquer que la culture ressuscitée me semblait creuse —, on doit dire par ailleurs qu’il faut écrire des poèmes, au sens où Hegel explique, dans l’Esthétique, que, aussi longtemps qu’il existe une conscience de la souffrance parmi les hommes, il doit aussi exister de l’art comme forme objective de cette conscience." (Dialectique négative, Payot, 1978, 2003)
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Mise à jour le
23.05.2024
© 2017 Juliette Gourlat |